De peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace. (daisy)

À peine les portes passées, le regret commence déjà à se peindre dans la tête d'Adélaide. Rachel lui a tellement parlé de ce nouveau petit bar tranquille (enfin tranquille pour Los Angeles) qui ferait selon elle les meilleurs cocktails du pays, qu'elle n'a pas pu s'empêcher de venir jeter un coup d'œil. C'est complètement con en y repensant d'y être venue seule, elle qui n'est pas sûre de supporter l'alcool comme unique compagnon. Et Ade elle ne peut s'empêcher de se demander ce qu'elle fait là, elle qu'un verre de spiritueux de trop met très rapidement à terre. De toute façon, elle n'est pas vraiment d'humeur à faire la fête et c'est peut-être pour ça qu'elle n'a demandé à personne de lui tenir compagnie, parce qu'elle saoulerait sans doute ses amis de ses humeurs plus que leur boisson. Ce n'est pas qu'elle a beaucoup de choses à penser, même si un peu quand même, mais il y a simplement des jours comme ça.

Contradictoire entre ses réflexions et ses gestes, elle s'assoit tout de même à un de ces hauts tabourets qui longent le bar en bois, maintenant qu'elle est là... Le barman vient tout de suite prendre sa commande avec un sourire beaucoup trop éblouissant pour être honnête. « Un cosmopolitan, s'il vous plaît. » Un cocktail classique au prix affiché bien exorbitant, raison de plus pour ne s'offrir qu'un seul verre.

Tapotant distraitement le bar du bout des ongles, elle met du temps à se rendre compte que sa voisine de tabouret ne lui est pas étrangère, physiquement tout du moins. La brunette étudie un certain temps son visage sans aucune discrétion pour pouvoir mettre un nom dessus. C'est fréquent à Hollywood de croiser des têtes connus, surtout dans ce genre d'endroit un peu hype proche du centre, mais là, c'est un peu différent, il y a quelque chose qui retient son attention. Dans sa tête, la jeune australienne se repasse les derniers films qu'elle a vu, les dernières avants-premières auxquelles elle a assisté et jusqu'aux derniers potins que les tabloïds avaient pu sortir ces derniers temps, jusqu'à ce que ça lui revienne enfin. « Excuse moi ? » Bon Dieu mais qu'est-ce qui lui à pris d'attirer son attention comme ça ? Qu'est-ce qu'elle a à lui dire au juste ? « Daisy, c'est ça ? Je suis une amie de Dylan, qu'elle ajoute comme pour se justifier, sans se présenter d'avantage » Elle a vaguement l'impression que son ton est un peu sec alors même que c'est elle qui l'aborde, mais malgré tout le respect qu'elle a pour son travail (et Dieu seul sait qu'elle peut citer Star Wars en plein milieu d'une phrase sans aucune bonne raison), elle ne peut s'empêcher d'être un peu méfiante par rapport aux rumeurs dont la jolie actrice joue sur les réseaux sociaux concernant son ancien partenaire d'écran. Adelaide sait parfaitement que Dylan est un grand garçon et qu'il peut gérer tout seul, mais depuis son accident, elle a tendance à vouloir le surprotéger et voir les médias se jeter sur cette idylle, qu'elle soit vraie ou fausse d'ailleurs, est la dernière chose qu'elle souhaite.