secret talks. (toto et titi)

Je traîne un peu sur les réseaux sociaux, j’en profite pour discuter avec mes proches. Ces moments de repos, le soir, ils sont tellement importants. C’est aussi l’une des seules fois où on peut chacun se retrouver seul. Parfois ça nous permet de profiter du calme, ou alors de se bourrer le crâne de différents scénarios en pensant au match à venir. Ce n’est pas la solution, alors parfois je joue à la console, parfois j’essaie de dormir. Ça ne fonctionne pas toujours du premier coup, alors je tourne et je vire dans le grand lit. Sauf que ça finit par vite me gonfler, et je me retrouve assis. Vouloir dormir mais ne pas y arriver, c’est quelque chose qui me frustre tellement — et je ne suis certainement pas le seul. Peut-être que je pense un peu trop, que j’ai pas seulement la compétition en tête mais une personne en question. Le petit coeur qui fait des siennes, qui se réveille et moi qui prends conscience de certaines choses. Je me dis que c’est trop, que je dois arrêter de refaire le monde par la pensée. Voilà que je me lève, enfile mes magnifiques tongs Nike assorties au short et tee-shirt de l’équipe de France. La tenue complète. La tête passée dans le couloir, il n’y a plus vraiment de bruit. Je ne sais pas si c’est un rêve mais c’est très plaisant de savourer ce silence. C’est bien rare avec tous ces mecs. Mains dans les poches, je me promène tranquillement, avance encore un peu jusqu’à me retrouver devant la porte de Toto. Thomas Lemar. La lumière qui passe sous la porte m’indique qu’il est peut-être réveillé lui aussi — ça ne serait pas étonnant. Je me dis que ce n’est peut-être pas raisonnable de frapper à sa porte, mais est-ce que j’ai déjà été raisonnable une fois dans ma vie ? La réponse est non, alors je me lance. Je toque à sa porte. Toto, tu dors ? Je chuchote pour que lui seul m’entende. Et j’espère qu’aucun des gars ne me sautera dessus entre temps. Ils ont l’ouïe fine, ces morpions.

Toto, mon petit Thomas. Ce fut un début de relation discret, une amitié qui s’est lentement mise en place. Toto, c’est le type réservé, assez silencieux et qui reste un peu dans son coin. Non, il n’est pas étrange, simplement qu’il est comme il est. Ça ne m’a pourtant pas empêché d’aller vers lui, d’essayer de le mettre à l’aise. Et puis quand on le connaît, c’est un chouette gars, posé, tranquille. On a souvent passé de longues heures à discuter, tenter de se rassurer, à propos de la compétition mais aussi de sujets plus personnels. Et si je frappe à sa porte ce soir, ce n’est pas sans raison. Sa compagnie est tellement agréable, et c’est une amitié des plus simples mais fortes qui grandit de jour en jour. Sans oublier que ça ne va pas se limiter à l’équipe de France. Ça sera aussi l’Atletico, et comment dire que je suis comme un gamin rien qu’à l’idée d’y penser.

@thomas lemar