reunion between lovers. (gribala)

C’était désormais le jour-J ; on affrontait l’équipe de France en huitièmes. Ce match, toute l’équipe attendait tant pour prouver que l’Argentine n’était pas si instable que ça et pouvait battre un grand pays comme celui des bleus comme le pouvait penser certains. En arrivant au Kazan Arena avec l’équipe, t’espérais jouer davantage dans ce match qui était plus qu’important à tes yeux pour montrer que tu étais utile pour cette équipe et que tu méritais bien mieux que de finir sur le banc comme t’en avais l’habitude depuis le début de la compétition. À quelques minutes du coup d’envoi, t’as eu le malheur d’apprendre que tu ne fera pas parti du onze titulaire aujourd’hui et que du coup, tu ne reverras tes copains de l’équipe de France seulement à la fin du match. Une nouvelle plus que frustrante, quittant le vestiaire avec les autres remplaçants pour vous poser sur vos bancs respectifs avant de voir la fin indienne avec les protagonistes du match.

Une fois les 90 minutes passés, l’arbitre siffle pour annoncer la fin du match, sur le score de 4 buts à 3 pour les français avec notamment un but d’Antoine. En plus de voir le parcours de ton pays s’arrêter sitôt, tu n’as finalement pas pu jouer la moindre minute pour espérer faire la différence sur ce match. Tu te décides d’aller réconforter Angel qui malgré sa performance d’aujourd’hui, était inconsolable pour le moment avec une simple accolade malgré ta petite grimace sur ton visage qui montrait ta frustration aujourd’hui. Tu rentres aux vestiaires te changer le plus vite possible, il était hors de question pour toi de quitter ce stade sans voir tes potos histoire de te remonter un peu le moral, quitte à rater le bus. Tu attends sagement près des vestiaires de l’équipe adverse, voyant certains joueurs quitter la pièce ; n’hésitant pas à leur saluer et les féliciter pour leur match plus que mérité. Légèrement plus différent lorsque tu vis Paul et Blaise, l’un avec qui tu as joué pendant un certains temps et gardé contact malgré son départ et resté de très bons amis et l’autre ton coéquipier à la Juventus avec qui tu t’entendais à merveille sur les terrains. Puis vint au tour de Grizou, un de tes amis les plus proches dans ton entourage et ce depuis votre plus jeune âge. Vous habitez peut-être pas dans la même ville et encore moins le même pays, mais vous arrivez toujours à garder contact ensemble et à vous voir quand votre emploi du temps vous le permet. Un petit sourire se dessine sur tes lèvres en le voyant, plus que ravi de le revoir enfin te faisant presque oublier la défaite d’aujourd’hui. « Bordel, j’savais pas tu mettais autant de temps à prendre ta douche.. » Lances-tu sur un ton ironique. Ton petit rire pouvait d’ailleurs en témoigner. « Félicitations pour ton but au passage, on va dire que t’as eu d’la chance que je sois pas rentré hein. »

@Antoine Griezmann

C’est une victoire que l’on peut savourer lorsque l’arbitre siffle la fin du match. Gros match contre l’Argentine, qui a été préparé avec soin et détermination. Ça n’a pas été simple, du spectacle à la clé pour tous les supporters. Des buts, pas mal de buts, et puis bien sûr, la qualification des Bleus. Me voilà heureux lorsque je prends conscience que la compétition ne s’arrête pas mais c’est aussi le cœur serré que je me tourne vers les Argentins. Je m’avance vers certains pour les féliciter, tenter de leur remonter le moral — même si on sait tous qu’il n’y a rien à faire dans une telle situation. Comment dire que je me souviens bien de la coupe du monde 2014. On part aussi savourer la victoire avec nos quelques supporters ayant fait le déplacement, pour les applaudir et les remercier comme il se doit. Une équipe n’est rien si elle n’est pas soutenue, alors les entendre nous encourager n’a été que motivant. Puis vient l’heure du retour aux vestiaires, l’heure de la douche également. Et c’est un pur délice après un match sous cette chaleur. On chante, on danse, fidèles à nous mêmes. Des chansons latines qui défilent, et des rires qui chassent un silence qui n’a clairement pas sa place ici. C’est la fête, le soulagement, après une réelle appréhension. Je mets un peu de temps, et puis il faut bien que je perpétue la tradition du Grizi qui sort dans les derniers. Toujours, toujours.

Affaires rangées, je suis fin prêt à rejoindre les autres. Nous rentrerons directement à Istra, pour un jour de « repos » bien mérité le lendemain. Mais c’est là que je tombe nez à nez avec mon très cher Dybala. Le petit Paulo. Je me doute à quel point il doit être triste d’avoir perdu mais surtout de ne pas avoir joué. Mais je lui souris, comme toujours, et l’étreins avec sincérité. La beauté, ça se travaille. Tu comprendras un jour. Sourire en coin suivi d’un rire. Oh non, il est très beau mon Paulo. J’aurais bien aimé pouvoir admirer ton petit boule quand tu cours. Je fais une petite moue boudeuse, comme si j’étais triste. Mais au fond, je le suis pour mon ami, lui qui tenait tant à montrer ce qu’il sait faire. Être sur le banc, c’est juste horrible. Je suppose que t’es plus agacé de pas être entré sur le terrain que d’avoir perdu, mh? Je le connais le garçon, depuis de longues années alors ses réactions ne me sont pas étrangères. Sinon, à part tout ça, tout va bien ? Hors foot, hors coupe du monde. Sa petite vie bien à lui, car aujourd’hui, l’un des points positifs est que j’ai pu le revoir. Ce n’est pas toujours simple — même si on se débrouille. Alors ce moment privilégié avec lui, je vais le savourer encore plus.

 

Au vu de votre piètre parcours jusqu’ici on ne peut pas dire que vous quittez la compétition la tête haute, vous qui étiez pourtant un des favoris pour remporter le coupe. À vrai dire, il n’y a pas plus frustrant que de ne pas jouer pour son pays et se contenter simplement de regarder depuis le banc de touche en attendant que ton heure vienne dans un tel tournoi, t’étais cependant content pour tes copains côté français à tel point que t’espérais pour eux qu’ils aillent loin, voir jusqu’à même remporter la coupe. De notre côté, l’ambiance dans les vestiaires était calme ce que devenait presque ennuyant après ce dénouement, personne n’avait l’envie ni même le courage de dire le moindre mot. Tu pouvais pas vraiment les blâmer à vrai dire, mais c’était ce genre d’ambiances qui te donnait envie de te changer et de fuir la pièce la seconde même. T’avais d’ailleurs profité d’avoir un peu de temps histoire d’aller échanger quelques mots avec tes amis chez les adversaires, et surtout de pouvoir les féliciter pour leur performance d’aujourd’hui.

Heureusement pour toi, t’as eu la chance de retrouver un de tes fidèles amis parmi eux — et évidement les derniers ; Antoine, qui était l’un des buteurs sur ce match aujourd’hui. Ami depuis votre parcours chez les jeunes, et malgré toute ces années ainsi que la distance entre Madrid et Turin qui vous empêchait de vous voir aussi souvent ; vous avez su garder contact. "La beauté, ça se travaille. Tu comprendras un jour." Finit le jeûne français par répliquer lui aussi d’un air ironique, qui ne tarde guère à toi aussi te faire rire. "Je sais qui venir voir si je veux des conseils beauté du coup.." Renchéris-tu quant à toi, avant de te tenir contre le mur esquissant toujours un petit sourire amusé. "J’aurais bien aimé pouvoir admirer ton petit boule quand tu cours." Tu t’étais simplement contenté de rire légèrement, toi aussi t’aurais aimé entré sur le terrain et courir en portant fièrement ce maillot. Rien qu’à l’idée de devoir attendre encore 4 ans de plus pour réaliser ton rêve de gamin te frustrait énormément, mais tu préférais garder cette frustration de côté et profiter du moment avec tes amis avant de retourner au pays. "Je suppose que t’es plus agacé de pas être entré sur le terrain que d’avoir perdu, mh?" Comment ne pas l’être surtout ? En une fraction de seconde ; ton sourire amusé s’était transformé en un sourire timide. "C’est loin d’être plaisant, c’est sûr.. Mais c’est la décision du coach, et je peux rien faire malheureusement." Te contentes-tu seulement de répondre, sur un ton plus sérieux qu’il y a encore quelques secondes. "Sinon, à part tout ça, tout va bien ?" Demande le français, faisant référence à ta vie en dehors des terrains qui n’a pas vraiment changé depuis le temps. Les mêmes habitudes et surtout bien que tu flirt depuis quelques mois avec cette brune ; t’étais toujours célibataire. "Oh, tu sais, la routine. Et toi du coup, la vie d’papa?"